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24 novembre 2013

DOSSIER REFORME DES RYTHMES SCOLAIRES.

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La réforme des rythmes scolaires a du mal à passer, aussi bien auprès des parents que des enseignants, et les élus chargés de la mettre en œuvre sont confrontés à de lourdes difficultés, pour trouver des animateurs qualifiés et des locaux adaptés.

-> Décidée dans la précipitation, elle perturbe le rythme de vie de nos enfants, sans leur apporter de nouvelles conditions d'épanouissement de leur personnalité.
-> Parce qu'elle s'articule mal avec les contraintes professionnelles ou familiales des parents qui conduisent et vont rechercher leur enfant à l'école, parce qu'elle complique davantage l'organisation de la vie scolaire, elle est rejetée aussi bien par les parents que par les enseignants.

Pourquoi vouloir la maintenir à tout prix ? L'État, en se déchargeant sur les communes de la responsabilité d'organiser les activités périscolaires, a sans doute cru faire une bonne affaire.Mais ce sont les enfants qui en sont désormais les premières victimes. Comme l'écrivait si joliment Rabelais, « science sans conscience n'est que ruine de l'âme ».      Puissions-nous garder notre âme d'enfant... »

Le décret Le décret du 24 janvier 2013 relatif à l'organisation du temps scolaire dans les écoles maternelles et élémentaires remet la question des rythmes scolaires sous les projecteurs. En quoi ce décret consiste-t-il ? Quelles sont les raisons des résistances à son application ? Quel est le meilleur parti pour les élèves ?

Quels sont les élèves concernés ?

Le décret ne concerne pas le secondaire, mais seulement le primaire, sans différencier les écoles maternelles des écoles élémentaires.

Quand la réforme rentrera-t-elle en vigueur ?
Dans 75% à 80% des écoles, la réforme ne rentrera en application qu'en 2014.


Quels sont les temps scolaires concernés ? 
Sur les trois temps scolaires (journée, semaine, année), le décret n'intervient que sur les deux premiers. La question de l'organisation du temps scolaire à l'année, c'est-à-dire la question de la longueur et de la répartition des vacances, n'est pas encore à l'ordre du jour. Le décret ne modifie que l'organisation du temps scolaire hebdomadaire et journalier.


Quels changements par rapport à la situation actuelle ?
Depuis 2008, les élèves du primaire ont :
24 heures de e répartis sur une semaine de 4 jours (8 demi-journées).
Le décret du 24 janvier 2013 prévoit de :
conserver 24 heures de cours mais de retourner à la semaine des 4,5 jours (9 demi-journées)
En outre :
la journée d'enseignement devra être de 5 heures 30 maximum la demi-journée d'enseignement devra être de 3 heures 30 maximum la pause de midi ne pourra pas être inférieure à 1 heure 30. Pour résumer, il s'agit de transférer sur le mercredi matin(exceptionnellement, par dérogation, sur le samedi matin) 3 heures à 3 heures 30 de temps scolaire prélevé sur le lundi, le mardi, le jeudi et le vendredi. (Voir quatre exemples d'emplois du temps possibles donnés par le site du Ministère de l'Éducation nationale.)
Ce faisant, cette réforme des rythmes scolaires n'ajoute pas seulement une demi-journée dans la semaine, elle modifie également le temps de chaque journéeen augmentant le temps d'activité périscolaire.
En effet, les élèves ne resteront pas moins de temps à l'école que c'est le cas actuellement (ils seront toujours pris en charge à l'école jusqu'à 16h30), mais ils y consacreront moins de temps par jour à des activités d'apprentissage scolaire et plus de temps à des activités périscolaires.
Le temps scolaire transféré sur le mercredi matin devra être remplacé les lundi, mardi, jeudi et vendredi par :
des activités pédagogiques complémentaires organisées en groupes restreints d'élèves (ces activités devront être organisées par les enseignants) des activités périscolaires d'éducation artistique, culturelle et sportive
(ces activités devront être proposées par les communes)
C'est autour de ce temps périscolaire que se cristallise l'essentiel des blocages et des crispations de la part des acteurs de l'école.


 

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L'Association des maires de France a sondé les quelque 4000 communes à avoir déjà adopté la réforme de Vincent Peillon sur les rythmes scolaires.

Première difficulté soulevée par les élus interrogés: le financement. 77% des communes rapportent avoir eu des difficultés pour financer la mise en œuvre de ces nouveaux rythmes. Plus de six sur dix estiment dépenser entre 100 et 200 euros par enfant et par an. Soit un coût médian de 150 euros, calcule l'AMF. Une somme non répercutée sur les familles, puisque 80% des communes concernées ont opté pour la gratuité des activités périscolaires. Dans le détail, moins de 15% des communes disent dépenser moins de 100 euros et 10%, en revanche, plus de 300 euros.
Cette enquête met également en lumière la complexité pour certaines communes d'embaucher des animateurs pour les activités périscolaires. Alors que plus de la moitié des villes ayant appliqué la réforme déclarent en avoir recruté, 40% disent avoir eu des difficultés dans leur démarche. Un constat moins vrai en milieu rural, où beaucoup de maires expliquent avoir été «seuls sur leur secteur» à appliquer la réforme. De leur côté, les enseignants participent dans 20% des communes à ces activités. Une proportion qui grimpe à 55% dans les villes de plus de 30.000 habitants. La moitié des communes ont aussi rencontré «des problèmes de taille des locaux» pour l'exercice de ces activités qui, dans 90% des cas, ont lieu dans les écoles.
Activités périscolaires: un taux de fréquentation élevé. Point positif: les activités périscolaires proposées rencontrent un vif succès, malgré les inquiétudes exprimées par les parents. Selon l'AMF, «plus de la moitié des communes déclarent que le taux de fréquentation dépasse 85%». Seules 15% des villes signalent une fréquentation inférieure à 50%. Sur la palette des activités mises en place, 40% des communes en proposent entre cinq et neuf, 25% plus de dix et 35% moins de cinq. Outre les activités sportives et culturelles (autour du livre, des jeux de société et des arts plastiques), une commune sur cinq a opté pour une initiation à la pratique d'une langue étrangère, indique le rapport.
L'organisation du temps scolaire est d'autre part très variée selon les municipalités. Entre les activités périscolaires de 45 minutes quatre fois par semaine, après la scolarité, et celles qui sont intercalées en début d'après-midi, toute la palette des formules est expérimentée. «Le modèle initialement présenté par l'Éducation nationale de répartition du temps libéré en tranches de 45 minutes sur quatre jours n'est finalement retenu que par une commune sur deux», commente l'association.


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Avec la réforme des rythmes scolaires, "les enfants sont crevés"
Parmi les 150 à 200 enseignants, parents et agents spécialisés des écoles (Atsem) qui ont bravé la pluie, jeudi 14 novembre à Auxerre (Yonne), pour protester contre la réforme des rythmes scolaires et demander son retrait, il y avait deux grandes familles. D'un côté, les "inquiets", qui passeront à la semaine de quatre jours et demi en septembre prochain, comme à Auxerre. De l'autre, les "pionniers", notamment venus de Joigny, une ville de 10 000 habitants à 30 km de la préfecture, qui, comme 23 autres communes du département (sur 288), a adopté les nouveaux rythmes dès cette année.

Reportage Rythmes scolaires : comment une petite commune s'adapte

Sur le parking de la direction des services départementaux de l'éducation nationale, les pionniers racontent aux inquiets à quelle sauce ils seront mangés en septembre prochain. "A Auxerre, tous les parents connaissent quelqu'un dans une école du département qui y est déjà passé", raconte Moranda Aurore, professeure des écoles et formatrice en maternelle à Auxerre. Et la première information qui circule, celle qu'on répète et qu'on commente le soir à la sortie, c'est celle de la fatigue des enfants. "A Joigny, on nous dit que les enfants sont crevés et qu'ils font des journées pas possibles." "Avant les vacances de la Toussaint, c'était électrique, confirme Sandrine, 43 ans, enseignante dans une école de Joigny. On a dit à nos collègues d'Auxerre que c'est l'horreur." Lucie, également professeure des écoles sur la même zone, regrette d'avoir abandonné la semaine de quatre jours. "Les parents sont fâchés que les enfants aient cours le mercredi matin, ils trouvent que cela les fatigue trop."

CE QUE DISENT LES PARENTS:

"AU GOUVERNEMENT, ILS ONT FAIT UNE ERREUR"
Alors que le Snuipp, principal syndicat enseignant dans le primaire, n'appelait pas à la grève, 29,43 % des enseignants du premier degré ont participé à cette journée de mobilisation dans le département de l'Yonne. Pour expliquer les raisons de leur grève, les professeurs des écoles Icaunais mettent en avant différents arguments. Des journées et des semaines alourdies : "L'enfant ne peut pas encaisser autant de temps collectif." Un trop grand nombre d'adultes référents dans une seule journée pour un enfant en maternelle : "Jusqu'à une quinzaine d'adultes qui tourneraient autour de l'enfant." Ou encore le risque de confusion entre scolaire et périscolaire car la journée se déroule dans le même bâtiment.
Sous les parapluies, un autre argument revient en boucle : la désorganisation que cette réforme va créer dans les rythmes familiaux et professionnels. "Les gens sont inquiets car ils ont organisé leur vie autour d'un projet familial, estime Moranda Aurore. Au gouvernement, ils ont fait une erreur. Ils pensaient faire un cadeau d'une garde gratuite le mercredi matin mais les gens, ce n'est pas cela qu'ils veulent." Selon elle, "plus de la moitié des mères ou pères des enfants scolarisés dans sa classe ont fait le choix de poser le mercredi en RTT et ne pourront pas les transformer en demi RTT. Et un bon tiers des parents viennentchercher leurs enfant pour le déjeuner du midi. Si on fait reprendre l'école à 15 heures, ce n'est plus possible, car les parents reprennent le travail à 14 heures."
"Il y a une grosse interrogation pour la sortie de l'école le mercredi midi. Que va faire la mairie ? S'il y a des bus et une prise en charge globale, on pourraretravailler le mercredi", juge Magalie Rebaud, conseillère en crédit, qui a deux enfants scolarisés en maternelle. Si ce n'est pas le cas, on restera à 80 % pour les emmener à 8 h 20 à l'école et les récupérer à 11 heures." Elle se dit hostile au passage au changement de rythme "parce qu'il va falloir changer l'organisation familiale et professionnelle. Aujourd'hui, on a un confort de vie. Mes enfants déjeunent tous les jours à la maison. J'ai peur de les mettre davantage en collectivité".
"Rester à 80 % pour seulement le mercredi après-midi, on va se poser la question", confesse Nicolas, gérant d'entreprise (un enfant en maternelle, deux en primaire), dont l'épouse travaille en quatre cinquièmes. "Je ne suis pas fondamentalement contre ce nouveau rythme mais je suis dubitatif sur les moyens, dit-il. Il y a beaucoup de flou. Beaucoup de choses doivent être clarifiées. Le ministre renvoie la patate chaude aux collectivités qui doivent se débrouiller."

"PAS D'ACTIVITÉ APRÈS TROIS HEURES D'ÉCOLE LE MATIN"

"Mon fils fait du judo le mercredi après-midi, raconte Laetitia Passemard, commerçante à Auxerre et mère de deux enfants. Il devra arrêter l'année prochaine car on ne remet pas un enfant sur une activité quand il a fait trois heures d'école le matin." La fille de Sandra Machavoine, 39 ans, infirmière à Vergigny, a des cours de danse le mercredi matin. "Ce ne sera plus possible,souligne sa mère. Ce sera le mardi soir. Quant à mon fils, il a poney le samedi matin. Il faudra décaler car il sera trop fatigué de sa semaine pour y aller à 9 h 30. Si la réforme se met en place je vais peut-être être obligée de leur faire arrêterleurs activités extra-scolaires."
Une même conviction revient chez les parents et les enseignants présents devant l'antenne départementale du rectorat : "Il faut sortir la maternelle de la réforme des rythmes." Pour Sylvain Dimey, professeur des écoles et formateur à l'école Henri-Matisse, à Auxerre, "un enfant a besoin de temps pour rêver et ne rien faire. Il ne peut pas avoir une journée de cadre."


RYTHMES SCOLAIRES/A. HOUPERT : « LES ENFANTS SONT LES PREMIÈRES VICTIMES »
Dans une tribune signée de ce lundi 18 novembre, Alain Houpert revient sur la réforme des rythmes scolaires et demande : « Quittons les postures dogmatiques qui veulent mettre les enfants en cadence dans le même cadre scolaire, rigide et réducteur ».
« Hasard du calendrier ou simple coïncidence, mercredi prochain, c'est la journée des droits de l'enfant et pour la première fois, ils seront à l'école, toute la matinée. Le Premier Ministre et le ministre de l'Éducation Nationale viennent de le confirmer, la réforme des rythmes scolaires sera maintenue. Pourtant, penchés sur les visages fatigués de leurs enfants, les parents s'interrogent sur sa réelle pertinence.
Car vouloir rythmer le temps scolaire, en primaire et plus encore en maternelle, c'est exiger beaucoup des enfants, sans respecter leur propre rythme. C'est les forcer à se soumettre à une cadence, imposée par des adultes, les formater sans tenir compte, à aucun moment, de leurs besoins. Certains pourront s'adapter, d'autres non, s'agissant d'enfants plus sensibles.
En maternelle et en primaire, ils sont à l'âge de l'apprentissage, de la découverte de leur propre envie d'apprendre, ils ont besoin d'expérimenter toutes les facettes de leur personnalité pour prendre confiance en eux. Chaque enfant a besoin, pour grandir, d'espaces de liberté à l'intérieur du cadre de l'enseignement scolaire ; pour lui laisser la possibilité d'exprimer ce qu'il a à exprimer, pour faire des exercices ludiques, pour s'adonner à des activités qui développeront son sens artistique, comme la musique, la peinture ... Mais il le fait dans les limites du cadre qui lui est donné, pour apprendre à se repérer dans le temps et l'espace. Or, le cadre actuel, tel qu'il est conçu, ne permet pas à l'enfant de différencier le temps d'accueil périscolaire du temps scolaire, il ne lui donne pas la possibilité de mettre du sens à ce bouleversement.
Il s'agit là d'une voie médiane, qui pourrait être explorée : d'un côté, dans certains pays comme la Suède, les jardins d'enfants pratiquent beaucoup le respect du rythme de l'enfant, ces méthodes d'adaptation l'encouragent à aller vers la créativité pour ensuite rendre plus facile l'apprentissage de la lecture ou du calcul. De l'autre côté, en France, au contraire, on demande à l'enfant de répondre à ce que les adultes attendent de lui, d'apprendre ce qu'ils ont à lui enseigner. Autre méthode qui peut conduire à des blocages alors que l'envie d'apprendre se construit avant l'âge de huit ans.
Le Haut Conseil de l'Éducation a relevé, dans un rapport publié en 2007, que quatre écoliers scolarisés en primaire sur dix quittent le CM2 avec de graves lacunes.
L'actuelle réforme des rythmes scolaires ne risque-t-elle pas d'aggraver encore les choses ? Pousser les enfants à faire en même temps les mêmes activités périscolaires suscite l'opposition bien légitime des parents qui sont dans l'empathie avec leurs enfants, qui rejettent tout dogmatisme : il faut aider l'enfant à se découvrir, il faut respecter ses envies car chaque enfant est un être unique, source de potentialités et de richesses qui ne demandent qu'à s'épanouir. Avant sept ans, l'enfant a besoin de bouger, sauter, courir ... en bougeant, l'enfant intègre le mouvement (c'est l'expérience psychomotrice) ; en même temps, il développe le langage à travers les histoires, la musique, les jeux de mots, les pirouettes des mots... Pour que les enfants expriment leur potentiel, il faut les écouter, les écouter... même s'ils ne parlent pas encore ...
Quittons les postures dogmatiques qui veulent mettre les enfants en cadence, dans le même cadre scolaire, rigide et réducteur. Voudrions-nous faire de nos enfants des bêtes de cirque alors que nous vivons une époque de changement, en marche vers plus de respect du vivant, de l'écologie, de la biologie ?
Forcer la nature comme nous l'avons fait depuis la période des Lumières n'est plus possible, car nos mentalités ont évolué. La conception de la physiologie de l'enfant a changé elle aussi, davantage tournée aujourd'hui vers l'affect, la créativité, le kinesthésique, particulièrement développés chez certains enfants.
Avec eux, l'adulte doit se montrer bienveillant : d'abord connaître le besoin de chaque enfant, – pourquoi obliger un enfant de maternelle à faire la sieste quand cela déclenche des crises de larmes ? C'est sans doute lui faire violence, alors qu'il est possible de le mettre au repos en le distrayant -, ensuite l'accompagner sur son chemin, à son rythme. Oui, nous avons le devoir de les accueillir et de leur donner confiance, de leur dire qu'ils ont le temps ; si certains de ces enfants sont différents, alors ils auront un rôle différent à assumer dans la société : pour ces enfants, l'utilisation d'une tablette serait un bienfait pour l'apprentissage, car nombre d'entre-eux sont très brillants et pourtant en échec scolaire. Ne devrions-nous pas plutôt les accompagner pour qu'ils deviennent plus coopératifs que compétitifs, comme au Danemark où les cas de dyslexie sont plus rares...


 

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nouvel appel à la grève le 5 décembre


Le SNUipp-FSU, premier syndicat du primaire, appelle les instituteurs à faire grève «massivement» le jeudi 5 décembre. Son secrétaire général Sébastien Sihr considère que la priorité au primaire «ne peut pas se résumer à une réforme des rythmes mal fichue».

Il estime que le nouveau dispositif du «plus de maîtres que de classes» «avance à petits pas», que l'effet des créations de postes prévues pour la rentrée prochaine sera réduit par l'arrivée de 30 000 élèves supplémentaires, que la formation continue des enseignants «est exsangue» et les mesures pour les directeurs d'école insuffisantes.
«Ce n'est pas juste», a répondu le ministre de l'Education nationale jeudi matin sur FranceInfo. «Il n'est pas juste de dire que nous ne tenons pas compte du primaire», a insisté Vincent Peillon. «Jamais autant n'a été fait pour le compte du primaire, nous avons modifié le paysage. (...) Il faut être juste, cegouvernement a accordé la priorité à l'école», a-t-il affirmé en citant notamment la création de 8 000 postes et l'accueil en plus grand nombre des enfants de trois ans.
Moins d'élèves et plus de maîtres.
Sur les rythmes, le SNUipp-FSU réclame une «remise à plat partout où les écoles le demandent», «pas de généralisation en 2014 et l'«ouverture immédiate de discussions pour écrire un nouveau décret.» En vue d'une «transformation de l'école», le syndicat réclame aussi «un budget ambitieux», une «baisse des effectifs par e», une «montée en charge du plus de maîtres que de es» lancé à la rentrée 2013, «un renouveau de la formation continue», une réduction du temps de travail en éducation prioritaire, un renforcement des Rased (réseau d'aide aux élèves en difficulté), «du temps pour travailler en équipe» ou encore «la fin du caporalisme et des injonctions.»
La réforme des rythmes est «le révélateur d'une dégradation des conditions d'exercice du métier dans une école abîmée par des années de suppressions massives de postes», estime le syndicat. «On ne peut pas continuer dans ce climat de troubles dans les écoles. Les enseignants ont besoin de sérénité pour bien travailler.» Vincent Peillon a observé à ce sujet qu'il ne fallait pas «qu'il y ait d'inquiétude sur l'argent, c'est une inquiétude qui n'est pas justifiée.»
Lors de la dernière journée de mobilisation le 14 novembre, 23 % des instituteurs avaient refusé de faire e, selon le ministère.


 

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Un collectif de maires appelle au boycott de la réforme et espère un geste du gouvernement lors du congrès des maires de France. Deuxième ville de France, Marseille ne l'appliquera pas en septembre.

L'heure est donc à la défiance. Constitués en collectif, cinquante maires de droite appellent au boycott de la réforme des rythmes scolaires «en l'état». À Cannes, Courbevoie, Mâcon, Saint-Maur-des-Fossés, Massy, Le Raincy, Levallois ou Sceaux, ils expliquent qu'ils n'appliqueront pas le décret Peillon à la rentrée 2014, «tant que l'impact financier ne sera pas maîtrisé et que l'efficacité contre l'échec scolaire ne sera pas démontrée».
Objectif de ce mouvement soutenu par Valérie Pécresse, députée UMP des Yvelines: faire monter la pression sur le gouvernement, avant le congrès des maires de France qui se tiendra du 19 au 21 novembre.
«À l'heure où les Français sont prêts à se fâcher fiscalement, il n'est pas question de mettre en place une réforme qui coûtera in fine près de 2 milliards d'euros», estime le maire d'Élancourt (78), Jean-Michel Fourgous, qui a calculé une «hausse mécanique de 5 à 10 points d'impôt». L'élu qui emmène le mouvement fut parmi les premiers à dire haut et fort son refus de mettre en œuvre la réforme, peu de temps avant que le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, n'en demande officiellement le report, le 26 septembre. Initiateur d'une pétition en ligne qui a recueilli plus de 8000 signatures - dont 10% d'élus -, Jean-Michel Fourgous est aussi le maire d'une commune qui a entamé sa révolution pédagogique il y a dix ans, via le numérique. À ce jour, les élèves élancourtois sont équipés de tablettes qui accompagnent les apprentissages jusque dans les foyers, tandis que les professeurs sont formés à ces méthodes. «La réformette de Vincent Peillon serait une régression pour Élancourt», assène l'élu pour qui «les enjeux sont ailleurs. Il faut traiter l'échec scolaire en modernisant la pédagogie et en améliorant la formation des enseignants». Mardi, la mairie de Marseille a déclaré à son tour qu'elle ne mettrait pas en place la semaine des 4 jours à partir de septembre prochain.

«Si les maires ne veulent pas organiser le périscolaire, ils devront en rendre compte à leurs administrés»
Les maires ont-ils bien les moyens de se soustraire au décret Peillon? Ce dernier touche en réalité au temps scolaire, qu'il redéploie sur cinq jours, instaurant un mercredi matin travaillé. En aucun cas, il ne saurait contraindre les maires à prendre en charge le fameux temps périscolaire ainsi dégagé (45 minutes supplémentaires par jour en moyenne). Bien que ce temps tombe, de fait, dans leur champ de responsabilités...
«Si les maires ne veulent pas organiser le périscolaire, ils devront en rendre compte à leurs administrés», indique d'ailleurs le cabinet de Vincent Peillon, qui dénonce un «boycott à des fins politiciennes».«Les maires ont souhaité du temps supplémentaire pour mettre en place la réforme, nous le leur en avons donné. Ils ont demandé une prolongation de l'aide financière, nous l'avons fait. Nous n'allons pas reculer sur le décret», réaffirme-t-on au ministère.
Nombre d'élus attendent avec impatience le congrès des maires
Pourtant, au-delà de ce collectif de mécontents, nombre d'élus espèrent un nouveau geste et attendent avec impatience le congrès des maires. Jean-Marc Ayrault, qui sera présent, ne pourrait-il pas accorder une année supplémentaire, comme l'avait fait en 2012 le président Hollande? Geste qui, du reste, avait sapé la réforme du ministre Peillon qui tenait à sa mise en place sur une seule année, avant les municipales.

Le 21 novembre, lors du congrès, l'Association des maires de France (AMF) présentera les résultats d'une enquête menée auprès des communes ayant adopté les nouveaux rythmes dès 2013. 

Un retour sur expérience qui permettra de faire le point sur l'organisation des nouvelles activités périscolaires et sur l'épineuse question du financement par l'État et la Cnaf de cette réforme que l'Association des maires des grandes villes de France (AMGVF) a estimé à 650 millions d'euros par an.
À ce jour, les élus ne manquent pas de remarquer que le fonds d'amorçage de 250 millions, mis à disposition par l'État, a d'ores et déjà été consommé à hauteur de 170 millions en 2013, alors même que seules 17 % des communes ont basculé... Le 9 octobre dernier, à l'issue d'une réunion avec l'AMF, le premier ministre annonçait que ce fonds serait reconduit en 2014, sans préciser son montant. Et pour cause. 250 millions ne suffiraient pas aux plus de 80% de communes censées adopter la réforme en 2014. Comment l'État va-t-il tenir ses engagements? «En laissant une année supplémentaire», glissent certains élus, évoquant «une porte de sortie pour Vincent Peillon».

 

LIENS SUR LE SUJET :
http://www.fespi.fr/spip.php?article36
http://www.lexpress.fr/education/rythmes-scolaires-mon-maire-dit-non-a-la-reforme-et-apres_1299923.html
http://education.francetv.fr/dossier/la-reforme-des-rythmes-scolaires-o30697/?gclid=CLbmzaGD_boCFZGWtAodzHIA-w#xtor=SEC-191125
http://www.education.gouv.fr/pid29074/rythmes-scolaires.html
http://www.gazetteinfo.fr/2013/11/18/rythmes-scolairesa-houpert-les/
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2013/11/12/01016-20131112ARTFIG00205-rythmes-scolaires-cinquante-maires-disent-non-a-la-reforme-des-2014.php

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